Le Directeur national des Archives du Mali, M. Seydou Diabaté a pris part, du 14 au 15 octobre 2020 au Centre de formation pour le Développement (CFD) sis à Hamdallaye ACI 2 000, à l’atelier de consultation des acteurs culturels. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale de mémoire inclusive pour la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).  

L’objectif était de faire participer les acteurs du secteur culturel dans la mise en œuvre des recommandations ayant trait au processus participatif pour la rédaction de la stratégie de mémoire. Placée sous l’égide du 1er vice-président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, M. Hag Ag BAYE, ont pris part à cette importante rencontre les représentants de la CVJR, du ministère de la culture, les services techniques, le personnel de l’antenne CVJR de Bamako, la Direction Nationale des Archives du Mali. La Direction Nationale du Patrimoine Culturel, les entreprises culturelles, les partenaires techniques de la CVJR dont la GIZ et les organisateurs des festivals étaient également présents à cet atelier.

Durant deux jours, quatre présentations ont émaillé la rencontre. La première présentation, faite par le commissaire DEMBELE Ouleymatou SOW, a trait aux objectifs et résultats attendus de la consultation thématique et de la méthodologie des travaux. Elle a permis de faire l’introduction sur le mandat et le contexte de la CVJR relatifs à la mémoire. La deuxième présentation a porté sur l’introduction à la mémoire et le travail de mémoire. Madame Anna Dupont de la GIZ/PASP a fait une communication sur l’introduction à la mémoire et le travail de mémoire, les principaux concepts d’une stratégie de mémoire et enfin sur la mémoire et culture. Quant à la troisième présentation faite par Dr Sékou Mamadou Tangara, enseignant-chercheur à l’Université des Sciences sociales et de gestion de Bamako, elle a porté sur la synthèse des résultats des consultations sociales régionales et de l’étude sur la cartographie des mémoires existantes au Mali. La dernière présentation a concerné trois cas pratiques. Il s’agit de la préservation, de la commémoration et de l’éducation.

L’atelier a abouti à plusieurs recommandations. Il s’agit entre autres de numériser tous les documents d’archives et les dépositions des victimes et assurer une conservation physique et audiovisuelle, de créer un site web sur la mémoire des victimes des événements douloureux au Mali depuis 1960, de faire une concertation des victimes à toutes les activités de la CVJR. L’atelier a exhorté à réécrire l’histoire des crises sécuritaires et politiques depuis 1960 au Mali, à bâtir un mémorial pour immortaliser les victimes, à développer le tourisme local à travers l’organisation de colonies de vacances, visites pédagogiques autour des sites ou symboles de violence. Enfin, la rencontre a préconisé de présenter des excuses officielles à l’endroit des victimes, de réserver une semaine nationale pour les victimes, d’élaborer des manuels scolaires sur les faits et événements de violences répertoriés et d’encourager les créations artistiques et culturelles à travers entre autres les films, théâtres, chansons, festivals.